Je suis né le 17 novembre 1749 à Châlons-sur-Marne. Je suis le neuvième enfant d’un couple d’aubergistes et très tôt, je me familiarise avec les métiers de cuisinier et de confiseur, et avec les modes de conservation des denrées alimentaires.
En 1784, après 12 années de travail au château de Deux-Ponts en Allemagne, j’ouvre à Paris, une boutique de confiseur. En 1789, je m’engage dans l’action révolutionnaire jusqu’en 1794 et je passe trois mois en prison. J’oriente alors mes travaux sur les solutions à apporter aux faiblesses des moyens de conservation de l’époque.
Prenant en compte plusieurs critères, je mets au point le procédé qui rend possible la mise en conserve (appelée appertisation) des aliments en 1795, soit soixante ans avant Louis Pasteur et la pasteurisation. En 1802, je crée la première fabrique de conserves au monde à Massy, où j’emploie une cinquantaine d’ouvrières.
En 1806, je présente pour la première fois mes conserves lors de l’exposition des produits de l’industrie française mais le jury ne cite pas ma découverte.
En 1809, suite à l’un de mes courriers, le ministre de l’Intérieur, Montalivet, me laisse le choix : soit prendre un brevet, soit offrir ma découverte à tous et recevoir un prix du Gouvernement. J’opte pour la seconde solution, préférant faire profiter l’humanité de ma découverte plutôt que de m’enrichir. La commission m’accorde un prix de 12 000 F. En juin, je publie à 6 000 exemplaires « L’Art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales et végétales ». Trois éditions suivront en 1811, 1813 et 1816.