Je suis né à Paris le 21 mai 1851. Je suis des études de droit avant d’entrer dans l’administration préfectorale où j’occupe successivement des postes d’avocat, de secrétaire général, de préfet, de député puis de sénateur de la Marne.
Issu de la mouvance radicale, je me signale par une audace sociale peu commune dans les débuts de la IIIe République. Dés 1890, je deviens Ministre de l’Intérieur puis Ministre de la Justice en 1893 ainsi que Ministre de l’Instruction Publique de 1890 à 1898.
Président du Conseil (chef du gouvernement) de novembre 1895 à avril 1896, je préconise sans succès la séparation des Églises et de l’État, l’impôt sur le revenu et le droit à la retraite pour tous les ouvriers.
Sans se laisser décourager par ces échecs, je deviens le théoricien du radicalisme et j’invente le «solidarisme», avec des propositions d’avant-garde : impôt progressif sur le revenu, instruction gratuite, assurances sociales… Aux conférences de la paix de La Haye (1899 et 1901), je propose une procédure d’arbitrage pour le règlement des conflits.